« Mon témoignage commence comme toutes les belles histoires : II était une fois… »

« Il était une fois une poignée de jeunes hommes dont aucun n’avait 30 ans, mais qui avaient suffisamment vécu pour avoir participé à la guerre, à la révolution nationale de Vichy ou à la Résistance, qui se retrouvèrent durant l’hiver 1951-1952 dans un petit restaurant, aujourd’hui disparu, de la rue Godot de Mauroy à Paris, attirés par un désir commun de continuer à servir l’intérêt général tout en restant engages dans la vie économique. Que faire ? Comment faire ? Telles étaient les questions qu’ils se posaient. Pour y répondre nous avons décidé de nous réunir autour d’un homme engagé pour lui demander de nous expliquer son engagement. Notre premier invité fut un vice-président du Centre des Jeunes Patrons, Jean MARTIN ; le second, un jeune Député, André BETTENCOURT ; puis d’autres…

Les voies explorées ne nous tentaient guère. Un d’entre nous nous fit part de l’existence aux États-Unis d’un mouvement appelé JUNIOR CHAMBER 0F COMMERCE. Nous fîmes venir le Président de la Chambre de Commerce américaine de Paris, le Colonel SOLJBORG qui nous parla avec enthousiasme du dynamisme de ces jeunes et de l’utilité de leur action.

nous avions trouvé un nom étonnant : « Jeune Chambre de Commerce », que nous transformons rapidement en Jeune Chambre Économique pour éviter toute confusion, et un cadre nouveau, où partis de l’économie, nous pouvions atteindre l’intérêt général en redécouvrant le Civisme.

Le Civisme, qui allait être l’alpha et l’oméga de notre doctrine en l’opposant à l’engagement proprement politique et en découvrant qu’il était le commun dénominateur de nombreuses actions que notre empirisme nous inspirait. »

Yvon CHOTARD
Extrait de l’allocution prononcée au Congrès de Bordeaux pour le XXème anniversaire de la JCEF

Un peu d’histoire

Le 15 mai 1952
Se tient à Paris, au Cercle Républicain de l’Avenue de l’Opéra, l’Assemblée Constitutive de la Jeune Chambre de Commerce.

« Cette association à pour but de promouvoir l’étude, favoriser la compréhension et susciter la solution de problèmes d’intérêt général ayant trait à la vie locale, nationale ou européenne parmi les jeunes chefs d’entreprise et cadres assumant des responsabilités professionnelles ou sociales« . (article 2 des Statuts)

Le siège social est situé 9, rue Auber – Paris 9ème.

Le 3 juillet 1952
Réunion plénière au cours de laquelle Yvon CHOTARD déclare :

« L’étude que nous avons faite nous a conduit à penser que notre action s’apparentait à celle menée par les Jeunes Patrons américains, et nous avons donc emprunté notre titre de JEUNE CHAMBRE DE COMMERCE« .

C’est dire que nous prenons ce mot « commerce » dans son sens le plus large, celui de rapport social.

Nous ne voulons être, en effet qu’une sorte de Syndicat d’initiative toujours prêt à susciter ou à encourager, parmi les Jeunes Cadres du pays, toutes les entreprises aboutissant à l’amélioration de l’esprit civique.

Notre mission est de faire comprendre aux jeunes chefs d’entreprise que, sans esprit de concurrence vis-à-vis des institutions, groupements et associations existant, ils ont un devoir essentiel, de par le privilège que leur donne l’âge d’être des animateurs, des promoteurs, ils ont le devoir de lancer des idées, et de prendre des initiatives.

Le 10 septembre 1952
Décision de créer des sections en province :

Les premières à Lille, Marseille et Lyon, celle-ci devenant très vite une Jeune Chambre autonome.

Le 17 décembre 1952
Décision d’étendre les créations de Jeunes Chambres dans l’Union Française en commençant par le Vietnam et le Laos.

Le 20 février 1953
BUREAU NATIONAL élu à Paris au cours de l’assemblée Générale : Yvon CHOTARD (président), Jean-Pierre PERNES et Jacques-Yves TOULOUSE (vices présidents), Gilles BARAST (secrétaire général), Bertrand VERNES (trésorier) et Aymeric de FARAMOND (trésorier adjoint).

Le 20 février 1953
A lieu la première Assemblée Générale, au Cercle Républicain, avenue de l’Opéra, sous la présidence d’André Bettencourt.

Principale décision : le changement de dénomination en Jeune Chambre Économique Française.

L’assemblée entend les comptes rendus des premiers travaux de la Jeune Chambre, menés par les Commissions suivantes : LOGEMENT, ÉPARGNE, CRÉDIT A LA CONSOMMATION, DISTRIBUTION, CLARTÉS SUR LE MONDE, PROPAGANDE, ORGANISATION.

Le 5 août 1952
Yvon Chotard et Gilles Barast rencontrent Phil Pugsley, Président de la Jeune Chambre Internationale et lui expriment le désir de nouer des liens avec la JCI sans y adhérer pour le moment, le préalable étant la constitution d’un organisme Européen.

Le 26 octobre 1952
Réception à Paris des « Jeunes de la Chambre de Commerce d’Essen » qui font connaître l’expérience des « Junioren Kreiss ».

D’autres contacts ont lieu avec la Jeune Chambre de Bâle.

Le 6 mars 1953
A lieu à Paris une première rencontre européenne. Un déjeuner est présidé par M. Robert Buron, ministre des Affaires Économiques.

Les 23,24 et 25 octobre 1953
Se tient à Paris la première conférence européenne des Jeunes Chambres Économiques.

Les représentants des Jeunes Chambres d’Allemagne, d’Angleterre, d’Écosse, de France, de Sarre, de Suisse (et d’Italie en tant qu’observateurs) tout en rappelant le caractère prioritaire à la JCE de l’action locale conviennent de « créer des relations réciproques vivantes » au sein d’un Conseil Européen des Jeunes Chambres Économiques. Les décisions y seront prises à l’unanimité.

L’année 1953 voit la création des Jeunes Chambres Économiques d’Amiens – Lille – Lyon – Marseille – Nice – Strasbourg.

Le 18 décembre 1953, préfigurant les décisions du prochain et premier Congrès National, se trouve créée la Jeune Chambre Économique de Paris et de la Région Parisienne.

Après un an et demi d’existence, le mouvement compte déjà sept JCE.

Dés sa création, la Jeune Chambre entend faire connaître ses buts et définir son identité auprès des pouvoirs publics.

Les premières manifestations extérieures de son existence et de sa détermination sont les suivantes :

  • Le 20 octobre 1952, une délégation de la Jeune Chambre de Commerce est reçue par M. Jean Marie Louvel, ministre de Commerce et de l’Industrie.
  • En novembre 1952, à l’occasion d’un cycle sur les problèmes du Logement, la Jeune Chambre reçoit le Président du Conseil en personne, M. Antoine Pinay, c’est l’occasion pour Yvon Chotard de définir publiquement les objectifs du mouvement.
  • Le 1er juillet 1953 un grand dîner débat est présidé par M. Jacques Chaban-Delmas, Député Maire de Bordeaux.

Après deux année d’existence, les membres de la Jeune Chambre Économique sont assez nombreux pour que se justifie la convocation d’un premier Congrès National.

Le choix de Lyon est significatif de la volonté de décentralisation qui se manifeste aussi par l’adoption de la structure fédérale, le sillon est définitivement tracé, qui donne la priorité à l’action et à l’initiative locales.

Mais autonomie ne signifie pas isolement, les liaisons entre les Jeunes Chambres sont encouragées par une information mutuelles que la JCEF (Jeune Chambre Économique Française) prend en charge en éditant son premier bulletin, d’abord seulement ronéotypé.

En même temps se réalise dans un but identique mais à un niveau différent l’entrée sur la scène internationale. La constitution d’un organisme européen des Jeunes Chambres avait été le préalable posé par la JCEF à son adhésion à la JCI (Jeune Chambre Internationale) ; c’est chose faite au Congrès Mondial de Mexico.

Après une nouvelle année de travaux, d’extension et d’approfondissement, la Jeune Chambre réunit à Nice son deuxième Congrès. Le président du Conseil, M. Edgard Faure, y assiste en personne entouré de nombreuses personnalités.

C’est une consécration, la Jeune Chambre Économique a réussi sa percée.

Les origines de la JCEF

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